Coober Pedy : vivre sous terre, sur un paysage lunaire

Coober Pedy, la ville de l’Outback

Vous avez dit bizarre ? Coober Pedy est cette petite ville de l’Outback australien où la majorité des 3500 habitants vit… sous terre ! Chaleurs assommantes obligent. Ainsi, les troglodytes, l’activité minière et la découverte d’ossements de dinosaures en font un arrêt touristique hors du commun.
La découverte de l’opale, il y a 100 ans, a transformé le paysage et a érigé Coober Pedy comme capitale mondiale de production d’opale.
Aujourd’hui les gens s’arrêtent, pour 1 ou 2 jours, souvent au cours d’un road trip dans le Red center, histoire de s’imprégner d’une atmosphère, d’une Histoire, d’un mode de vie relativement uniques.

Que faire à Coober Pedy

Le signe géant de Coober Pedy

Le nom de Coober Pedy s’étend sur 13 mètres de long et s’élève à 3 mètres de haut. Au cas où vous le rateriez…

La navette spatiale

Dans les années 1980, des jeunes du coin ont eu un rêve. Construire un dôme en béton en forme de vaisseau spatial, au dessus de leur troglodyte. L’aménager avec un spa et une piscine, et monter admirer le coucher de soleil, directement depuis leur maison sous terre. Ils ont concrétisé ce projet petit à petit.
Un escalier en spirale était le seul accès entre le troglodyte et le vaisseau. Il n’a pas de porte. Mais ce projet ambitieux a eu un coût. Et faute de trouver assez d’opale, les jeunes gens ont dû abandonner le projet en cours.
Bonne nouvelle cependant ! Si vous aussi votre rêve c’est un bloc de béton en forme de vaisseau spatial…. il est à vendre !

Les églises sous terre

Coober Pedy compte une dizaine d’églises, toutes sous terre. Nous sommes allés voir la Catacomb Church, directement taillée dans la pierre sablonneuse de la région. Mais le choix est grand pour le coup.

Coober Pedy les eglises sous terre

L’orphelinat de Kangourous de Joséphine

Cette galerie d’art abrite les oeuvres d’un artiste aborigène à l’année, et vend aussi des bijoux souvenirs d’opale. Mais l’intérêt de cet endroit réside surtout dans l’arrière court ! Tous les jours à 17h30, à l’heure du nourrissage, le propriétaire des lieux permet de rencontrer les kangourous orphelins, dont il prend soin.
Nous y sommes allés. Nous apprécions la démarche, qui est de sauver les petits d’une mort certaine et leur permettre de regagner la vie sauvage rapidement. Mais nous avons beaucoup moins apprécié la session pendant laquelle les bébés kangourous, fragiles et dépendants, sont exhibés au public pour être caressés par chaque personne présente sans exception. Le nourrissage est sur donation. Mais on se demande encore aujourd’hui si cette démarche est réellement altruiste ou si un petit business dérangeant d’exploitation ne s’est pas installé…. Je ne saurais pas trop me prononcer mais quelque chose m’a dérangé.

Le troglodyte de Crocodile Harry’s

Ouvert de 8h à 20h30 – Entrée 7€ et 3€ pour les enfants

Notez que la route pour s’y rendre n’est pas goudronnée mais elle est en bon état.
Originaire de Latvia, Harry a passé 13 ans de sa vie à chasser le crocodile dans le nord de l’Australie. Il est ensuite descendu sur Coober Pedy afin de tenter sa chance dans l’activité minière de l’opale.
Ce personnage extravagant est désormais décédé mais sa maison troglodyte est ouverte au public. Et elle vaut le coup d’oeil. Complètement loufoque , la cave possède des photos de la vie de Harry et a notamment servi de décor pour le film Mad Max 3.

Visiter une mine d’opale en activité

Visite guidée 28€ tous les jours à 10h – 14h & 16h / visite seule 15€ tous les jours de 10h à 17h

Coober Pedy couvre 85% de la production mondiale d’opale. Donc vous aurez le choix de la mine pour une visite. Nous sommes allés chez Tom’s working opal mine, où l’accueil a été très agréable.
On a eu l’occasion de déambuler dans les tunnels creusés par l’exploitation, de découvrir comment cette pierre semi précieuse est découverte (et d’en découvrir nous-même!) et d’apprendre un tas de choses sur le travail de la mine.

The big winch

Ce point de vue domine la ville et ses environs, et permet de se rendre compte de l’étendue de l’exploitation minière.

Coober Pedy The big winch

The drive-in cinema en plein air

Géré par des volontaires, le drive-in propose un film tous les samedis soirs. Ah oui, et ils demandent de ne pas apporter d’explosifs durant la séance. Au cas où.

Kanku – The breakaway conservation center

Géré et détenu par les aborigènes, ce parc national à 32 km au Nord de Coober Pedy. On y accède uniquement par 4×4 donc on n’a pas eu la chance d’aller le visiter. Mais il semble qu’il vaille définitivement le détour.
Ce désert aux couleurs flamboyantes a accueilli plusieurs projets de films tels que Mad Max Beyond thunderdome ainsi que des dizaines de publicités.

Anna creek painted hill

Idem que pour Kanku, on n’accède à cet endroit insolite via 4×4 uniquement. Donc malheureusement, on a raté ça aussi et pour la coup, on était bien frustrés.
Les fameuses “collines peintes” sont une large étendue de collines plus ou moins hautes, qui s’élèvent là comme sorties de nulle part, autour d’un paysage désespérément plat. Il semblerait que les Anna creek painted hill soient le résultat des effets de changement de climat durant 50 millions d’années. Passant de l’ère glaciaire à un climat semi tropical, avec une période de climat humide, le décor se serait modelé pendant des millions d’années.

La vie sous terre dans les troglodytes

On raconte qu’après la 1ère guerre mondiale, les soldats s’étant battus dans les tranchées qui revinrent de France ramenèrent avec eux l’idée des troglodytes.
Les mineurs découvrirent rapidement l’avantage de la vie sous terre pour échapper à la chaleur de l’été et aux nuits froides du désert en hiver. Peu importe la dureté du climat, les pièces sous terres maintenaient une température entre 19° et 25° toute l’année.
On estime aujourd’hui que près de la moitié des 3500 habitants vit sous terre. La plupart des troglodytes sont cependant construits dans des collines plutôt que creusés directement dans la terre.

En savoir davantage sur la création de Coober Pedy

La découverte de la ville

En 1915, un groupe d’hommes nommé le “Syndicat de prospection du Nouveau colorado” cherchait en vain de l’or au sud de Coober Pedy.
Le groupe, mourant de soif, avait monté un camp dans la région. Un jour de février, Willie Hutchison, le plus jeune garçon désobéit aux ordres de rester au camp et partit à la recherche désespérée d’eau.
Il n’y trouva pas seulement un puit d’eau, mais revint aussi avec un sac rempli d’opale.
Les hommes, rempli d’un espoir nouveau, se mirent à creuser et à extraire les premières pierres semi précieuses les jours qui suivirent.
La région étant beaucoup trop aride et inhospitalière, le groupe d’homme quitta Coober Pedy fin février pour faire route vers William creek.

La ruée vers l’opale

Quelques mois plus tard, les frères O’Neil arrivèrent et devinrent les premiers mineurs d’opale. L’invasion insoutenable de mouches, le manque de matériau de construction et la chaleur intense les poussèrent à développer une méthode de vie inédite : la vie sous terre dans des troglodytes.

2 ans plus tard, en 1917, le chemin de fer fût construit jusqu’à Coober Pedy et beaucoup d’hommes du bâtiment vinrent travailler dans l’exploitation minière. Suivis des soldats rescapés de la première guerre mondiale.

Au cours de la Grande dépression des années 30 et 40, le prix de l’opale se mit à chuter dramatiquement au point de paralyser l’activité. Mais en 1946, Tottie Bryant, une aborigène de la région fit une découverte massive d’opale et permit ainsi un regain d’activité fulgurant.
La ruée vers l’opale commença alors, attirant des migrants européens venus faire fortune.

Depuis, Coober Pedy se targue de regrouper la communauté la plus multiethnique du sud de l’Australie, avec 45 ethnies différentes.

Minnie Berrington : une histoire de courage !

Une femme mineure dans les années 1920

Aujourd’hui encore, imaginer une femme seule, travaillant dans les mines nous paraîtrait impensable.
Mais en 1926, c’est précisément ce qu’à entrepris Minnie.
Avec son frère Victor, elle voyagea d’Angleterre en Australie à la recherche d’une vie meilleure. Elle commença à travailler en tant que domestique à Adelaïde, mais rapidement, son frère l’invita à le rejoindre pour partir à l’aventure dans l’Outback. Ce qu’elle fit.
Minnie a alors été rapidement captivée par les paysages sauvages du désert et a écrit qu’elle ne “reviendrait jamais vivre en ville après cela”.
Leur aventure les mena à Coober Pedy ou bien sûr, ils tentèrent leur chance dans la recherche d’opale.

Victor partit ensuite travailler vers Anna creek, mais Minnie décida de continuer seule.

Quand les temps furent plus durs, elle trouva un emploi de vendeuse dans une supérette du coin l’après midi. Ce qui lui permit de continuer l’exploitation minière le matin. Elle improvisa aussi un lieu de vie avec ce qu’elle avait sous la main, comme beaucoup de ses compatriotes. Et construisit peu à peu une vie bien productive.
Son parcours atypique, sa ténacité et … le pain décrit comme délicieux qu’elle réalisait la rendirent rapidement très appréciée des environs.

Le livre “La grande solitude australienne” de Ernestine Hill offre des témoignages de l’époque des mineurs vivant avec Minnie. Ils parlent d’elle en ces termes : “Aussi agile qu’une chèvre et si indépendante qu’elle ne vous laisserait même pas porter un seau plein pour elle”. “Minnie est une sacrée petite femme et une telle travailleuse !”

Minnie a quitté Coober Pedy en 1933 pour la nouvelle terre promise Andamooka.

Elle continua à travailler à la mine là bas puis fut enrôlée dans l’armée féminine en 1942. Elle revint à Andamooka à la fin de la guerre.
Dans les années 50, elle écrit un livre “Stones of fire” relatant son expérience dans les mines d’opales. Elle mourut en 2001 à l’âge de 103 ans.

Coober Pedy la pionnière Minie Berrington en australie
@abc.net.au

FUN FACT

A Coober Pedy, on emploie le terme « Noodling »

Il s’agit du processus consistant à chercher des morceaux d’opales oubliés par les mineurs, dans des tas de gravas. Beaucoup de locaux arrivent à en tirer un salaire conséquent et cette méthode est aussi populaire auprès des touristes.
D’autres utilisent des machines permettant de passer les gravas aux ultra violets pour trouver les pierres précieuses. Certains sont assez chanceux pour faire fortune comme ça, beaucoup trouvent surtout des petites pièces, assez grosses pour faire un joli souvenir. D’ailleurs, si vous jetez un coup d’oeil aux boutiques de la ville, vous verrez que toutes ont des petits morceaux “souvenirs” à vendre.

D’où vient le terme « Noodling » ?

Personne ne le sait vraiment. Mais la légende urbaine raconte que cela vient du terme “wet noodle” (pouvant être traduit par nouilles humidifiées). Un homme qui n’a pas le courage ou qui n’est pas assez fort physiquement ou n’étant pas assez “homme” pour exploiter les mines sous terre était appelé “wet noodle”. Ces chiffes molles cherchaient de l’opale à la surface, là où tout était plus sécuritaire.
Sympa… !

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