27 Jan 1 – Tour des Annapurnas (Himalaya) : le bus, c’est déjà l’aventure
On est super excités ! Ca y est, notre trek est réservé, on part à la conquête de l’Himalaya ! 10 jours de trek pour faire le « tour des Annapurnas ». Bon, évidement on ne va pas planter notre drapeau au sommet du monde mais on va poser le pied dessus. Et monter à plus de 5000m d’altitude. Et c’est déjà la grande classe. Annapurnas
5H du mat, le taxi nous conduit à l’arrêt de bus où notre « tourist bus » nous attend.
Le trajet qu’on imaginait VS le trajet de la vraie vie
Moi dans ma tête, j’envisage les 7H de bus qui nous mèneront au début du trek comme ça : je vais me caler au fond de mon siège, dormir un peu, puis je mettrai ma musique et je lirai, tranquillement. Annapurnas
Dans la vraie vie ça se passe plutôt comme ça : le « tourist bus » est en fait un bus local au confort précaire. On est placés devant, derrière le chauffeur et on est trop contents car on a la place de mettre nos jambes. Notre joie dure environ 15 minutes. Ensuite, les deux jeunes mecs qui s’occupent de crier aux passants la destination du bus font rentrer des personnes. Des dizaines de personnes. Si le bus peut contenir 50 personnes, ce sont 70 qui rentrent au fur et à mesure des arrêts ! Et donc, pour que tout ce joli monde ait de la place, ils entassent les gens devant. C’est à dire en face de nous sur un « banc » improvisé, à côté du chauffeur sur des sièges improvisés, et au niveau de la boîte de vitesse sur une banquette improvisée. Je décale mes jambes là où je peux, Julien se recroqueville pour laisser la dame en face de lui mettre ses jambes. Et nous passons 7H de trajet comme ça. Au fil des arrêts, il y a plus de gens qui montent qu’il y en a qui ne descendent et on commence vraiment à se sentir à l’étroit. Quant à écouter ma musique, inutile. La TV en face de nous diffuse des clips de chansons indiennes en boucle, et très fort, au cas où on manquerait d’entendre la mélodie. On atteint des sommets de kitch que je pensais inatteignables et ça me fascine pendant une bonne partie du voyage. Annapurnas
Le voyage le plus drôle de notre vie
Les routes sont complètements délabrées, on a l’impression de faire du 4×4 et on croise 2 bus qui se sont renversés dans le ravin. Ca semble normal pour tout le monde, personne ne voit le problème. Personne ne s’offusque non plus quand le chauffeur double sur une route de montagne, uniquement constituée de virages, alors qu’il n’a AUCUNE visibilité de ce qu’il se passe en face.
J’appuie de toutes mes forces sur le frein dans ma tête mais je ne suis pas sûre que cela suffise à nous sauver.
Quand nous passons les derniers petits villages avant d’arriver, nous sommes tellement à l’étroit que les personnes qui montent dans le bus s’entassent littéralement. La grosse dame qui m’écrase pose ses œufs sur les genoux de Julien et pose son sac de légumes sur mes genoux. J’imagine qu’il faut bien qu’on serve à quelque chose. Une petite communauté d’inconnus s’organise pour que tout et tout le monde rentre dans le bus. Les uns s’occupent de prendre les gosses qui ne sont pas les leurs sur leurs genoux, les autres se répartissent les sacs de légumes et autres provisions qui ne sont pas les leurs entre eux et tout ce joyeux petit monde arrive sain et sauf à destination.
C’est drôle. C’est très drôle.
Singing in the rain (de toute façon on peut rien faire d’autre)
C’est parti pour 2h de marche.
A peine avons-nous posé le pied hors du bus qu’il se met à pleuvoir. La petite pluie qui ne nous fait pas peur se transforme en torrent, et nous arrivons à la lodge trempés jusqu’aux os. Himlal, notre guide, nous informe qu’il n’a pas plu depuis 1 an, et que la mousson de l’année dernière n’a pas eu lieu. Nous sommes absolument ravis d’avoir contribué, de quelque manière que ce soit, à ramener la pluie. Si on pouvait juste ne pas passer notre trek à nager plutôt que marcher, ce serait cool quand même.
L’important, c’est d’avoir un toit
Notre chambre est constituée comme tel : un lit. Et notre toit est une bâche bleue. Et les murs sont des planches de bois qui laissent passer des bêtes plus grosses que mon pouce. Annapurnas
Les toilettes (turques toujours…horreurs et damnation) sont dehors. La douche aussi. Sous le déluge donc. Julien me demande de lui rappeler pourquoi on a quitté Koh Muk, notre île paradisiaque de Thaïlande. La toute de suite, je n’ai pas de réponse à lui donner. Annapurnas
Une fois changés et au sec, nous allons manger dans la petite pièce commune. La soirée se termine de manière joyeuse, en partie de cartes avec des hollandais hyper cools. Annapurnas
A 21h, extinction des feux. Il fait froid, il n’y a plus d’électricité, le mieux que l’on puisse faire, c’est dormir. Demain, une longue journée de marche nous attend. Annapurnas
Et puisque vous êtes supers impatients de connaître la suite des aventures (ce serait dommage que chaque jour ne porte pas son lot de poisse quand même…) :
Jour 2 : Tour des Annapurnas (Himalaya) – Du rêve au cauchemar
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